Nos voisins écossais ont appliqué, ce mois-ci, le décret voté en 2020 sur la gratuité des Protections périodiques. Pour la première fois dans le monde, les femmes de tout âge, de toute situation sociale pourront avoir dans leurs établissements scolaires ainsi que dans les centres dédiés, des tampons et des serviettes.
Précédemment, nous vous avions expliqué l’Histoires des protections menstruelles : les tampons et les serviettes de l’Antiquité à maintenant. Toutefois, pour cette rentrée 2022-2023, la rédaction a décidé d’aborder la question du prix de ces protections. En effet, aujourd’hui, nous allons parler de la Précarité menstruelle avec Les Protections périodiques : Le prix des règles.
Un exemple suivi
Cette décision a fait réfléchir plus d’un État. Afin de lutter contre la Précarité menstruelle, la ministre de l’enseignement supérieur français, Frédérique Vidal, avait annoncé la gratuité des protections féminines pour les étudiantes dès la rentrée 2021. Certaines universités ont réussi à obtenir des partenariats avec des produits d’hygiènes menstruels comme des cups, ou des culottes menstruelles. La Culotte parisienne par exemple, est présente depuis 2021 sur les campus du Crous de Créteil et de Versailles.
Dans d’autres pays, l’initiative a été suivie. En Nouvelle-Zélande par exemple, un budget de 15 millions d’euros pour les trois prochaines années va être consacré à l’aide des femmes atteintes par la précarité menstruelle. Depuis 2017 déjà, Séoul propose des solutions de protections menstruelles gratuites pour les étudiantes. La forte inflation sur les produits d’hygiènes à forcer la Corée du Sud à prendre le même chemin que l’Écosse afin de lutter contre les inégalités.
Un budget variable
Dans les différents projets de loi, les budgets, estimant le coût des protections dans les ménages, ne sont pas les mêmes. Tantôt, il est annoncé 500 euros par an, puis 100€ par mois, et entre 3800 et 5000 euros pour toute une vie. Seulement, dans ces estimations, il est important de compter les protections, mais également certains médicaments, et produits supplémentaires souvent nécessaires à la période de menstruations telles que les bouillottes ou l’achat de nouveaux sous-vêtements.
En 2016, ces articles d’hygiène intime sont passés comme produits de première nécessité. D’après une enquête de l’association Règle Élémentaire, il est estimé à 2 millions, le nombre de femmes souffrant du manque d’hygiène intime et de précarité menstruelle. Pour lutter contre cette insécurité, la France avait mis en place en 2021 un budget de 5 millions d’euros, somme renouvelée pour l’année 2022.
Le sexisme face aux règles
De nombreuses étudiantes sont obligées de louper les cours dès l’école primaire jusqu’à l’université par manque de moyens mais également par peur. Il est difficile à l’adolescence de se lever parfois en plein cours pour aller se changer, d’expliquer le problème à ses professeurs, ou à son entourage lorsqu’il s’agit d’un sujet aussi tabou.
Toujours d’après l’association Règle Élémentaire, une femme de moins de 24 ans sur deux aurait déjà loupé les cours à cause de ses règles. La même étude réalisée au Royaume-Uni en en Mai 2019 arrivait à la même conclusion avec un total de 52%. Dans certaines mairies, l’installation de distributeurs de produits d’hygiène féminine, comme les tampons, les serviettes, est ralentie par de nombreux clichés sexistes. Certains hommes ne se privent pas de remarques ou de comparaisons inappropriées, comme l’illustre, cet article du Parisien publié en Mars 2022.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.